Pour mieux comprendre l’Acadie et sa situation en contexte mondial, il existe beaucoup de textes qu’ il est possible de consulter gratuitement. Pendant la pandémie de COVID-19, les revues savantes et maisons d’édition font des efforts pour rendre encore plus accessibles ces ressources afin de mettre le savoir à la portée de tout le monde. Dans cet esprit-là, la CRÉAcT signalera à tous les deux vendredis un article ou un livre en études acadiennes ou bien dans un domaine connexe. Cette initiative s’intitule : Vite! vite! allez lire…
Comprendre l’expérience acadienne du point de vue historique, c’est nécessairement sortir des généralisations faciles pour rendre compte de la diversité des expériences et des trajectoires vécues. C’est le sens même de plusieurs projets de recherche associés au collectif Repenser l’Acadie dans le monde : études comparées, études transnationales. Relevant d’une collaboration entre l’Observatoire Nord/Sud et l’Institut d’études acadiennes de l’Université de Moncton, cette initiative pluridisciplinaire réunit plus d’une vingtaine de chercheur·e·s issu·e·s d’horizons divers. Son but : renouveler la recherche fondamantale en études acadiennes en tirant profit d’approches et de paradigmes jusqu’ici inexplorés.
En ce qui concerne l’étude de l’Acadie coloniale, la promesse de ces nouvelles perspectives ont récemment fait l’objet d’une discussion entre trois historien·ne·s, en provenance de trois pays différents, à savoir Nicole Gilhuis (Université de California à Los Angeles), Gregory Kennedy (Université de Moncton) et Adeline Vasquez-Parra (Université Libre de Bruxelles). Il en est sorti un texte de réflexion fort éclairant, paru sur le blogue du projet : «Les traces et les temps du Grand Dérangement».
En voici l’entrée en matière :
Nous avons tendance à généraliser la société coloniale acadienne ainsi que l’impact du Grand Dérangement. Rétrospectivement, nous caractérisons cette petite société par sa neutralité supposée, son mode de vie agricole et ses assez bonnes relations avec les Autochtones. Nous supposons une expérience d’exil toujours rassembleur autour du référent identitaire acadien. Grâce aux travaux récents, nous sommes conscients que les parcours des réfugiés étaient différents. Certes, il est bien logique d’imaginer que les Acadiens déportés en Nouvelle-Angleterre ont subi un cauchemar distinct de celui vécu par les gens ayant fui et qui sont arrivés à Québec pendant la Guerre de Sept ans. Nous pouvons identifier différents défis particuliers pour les réfugiés en France, au Saint-Domingue et en Louisiane. Nos travaux démontrent que nous devrions distinguer davantage ces parcours et les mentalités des acteurs historiques concernés. Si nous sommes déjà conscients des différences par endroit, nos recherches signalent également l’importance du cadre temporel et de la disparition de plusieurs personnes dans les archives.
Comment faire revivre ces fantômes de l’ancienne Acadie? C’est justement la tâche ardue mais si passionnante de la recherche historique…
Bonne lecture et bonnes découvertes !

Image de couverture : Acte de décès de Jean-Baptiste Orrillon, accadien de nation, au Bébé, quartier de Bombarde (Haïti) (ANOM, registres d’état civil, Saint-Domingue, La Bombarde, 1785)
Bien sûr et c’est pour cela qu’il faut rappeler toutes ces trajectoires différentes d’un peuple qui a subi et lutté malgré toutes les vicissitudes de la guerre, de la guérilla, des fuites, des emprisonnements et des déportations. Vous avez raison j’ai par intérêt personnel (mes enfants ont du sang Chiasson) suivi l’odyssée de plusieurs membres de cette famille pendant la période troublée 1750-1758 et suivantes : frères, cousins, père, oncles et ils ont tous vécu soit la fuite vers la baie des Chaleurs, la résistance avec la guerilla (comme patriote avec Beausoleil ou Surette),la déportation en Caroline ou en France , l’emprisonnement à Beauséjour puis l’ile George à Halifax, le voyage vers St Domingue ou le frere retrouve son frère déporté enfant en caroline et ayant rallié St Domingue en 1763 et enfin l’établissement en Louisiane sans oublier les exilés en France qui ont choisi la Louisiane en 1785 à l’invitation du Roi d’espagne..Il y a eu aussi pour certains les va et vient avec Saint Pierre et Miquelon, La France puis l’Acadie. Il y a eu beaucoup de recherche au cours des années passées par des chercheurs et historiens anglophones et francophones et il faudrait mettre en commun.. .
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