Un bel accueil à La Nouvelle-Orléans, ou : «Les Saintes-Annes sont partout !»

Allié de la cause francophone en Louisiane aussi bien que titulaire d’une Chaire de recherche du Canada, je garde un contact fréquent – pour ne pas dire constant – avec les milieux franco-louisianais et les personnes qui les animent. L’une d’entre elles est Ashlee Michot, blogueuse, photographe, folkloriste à ses heures, animatrice de radio, ancienne membre de l’exécutif du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), mère de famille et j’en passe. C’est aussi une ancienne des sessions d’été du programme d’immersion de l’Université Sainte-Anne (2002-2003), tout comme moi (1998).

Il y a plusieurs années que nous correspondons, à intervalles irréguliers, autour d’intérêts communs. Jusqu’à hier, pourtant, nous n’avions jamais fait connaissance en personne.

J’étais en déplacement vers La Nouvelle-Orléans pour le congrès de l’American Council for Québec Studies. Au cours d’un échange à propos d’une possible collaboration, Ashlee a mentionné qu’elle était «en Ville asteur» – c’est-à-dire, à La Nouvelle-Orléans. Son mari, Louis Michot du groupe Lost Bayou Ramblers allait jouer dans une taverne du Faubourg Marigny. C’est, lui aussi, un autre ancien du programme de Sainte-Anne (1998).

Aussitôt mon avion atterri, je m’y rends, ni une ni deux. 

À peine ai-je pénétré dans le bar que je croise un ami – un vrai de vrai ami -, le peintre et poète Jonathan Mayers, Rat-de-bois farouche de son nom d’artiste. Francophone depuis peu, Jonathan a passé trois étés à l’Université Sainte-Anne, en 2015, en 2016 et en 2018. C’est ainsi que nous nous sommes liés d’amitié et que, depuis lors, il est devenu un interlocuteur de prédilection.

 

Ashlee venait de lui dire qu’elle m’attendait.

Au départ, la soirée d’hier ne promettait rien d’exceptionnel. Mais il ne saurait y avoir qu’une extraordinaire convergence dans ces instants où, entre nous, nous faisons vivre notre francophonie louisianaise, cette entêtée miraculée qui jamais, jamais ne se lasse de danser sur le fil de rasoir de la voix déchirante de Louis Michot.

Ashlee et Louis sont repartis chez eux ce matin. Elle m’écrit : «Les Saintes-Annes sont partout.» Nous le sommes.

Quant à Jonathan, je vais le revoir bientôt, au colloque de l’ACQS. Alors qu’il termine une résidence d’artiste de six semaines au prestigieux Studio in the Woods de l’Université Tulane, il va donner une présentation ce samedi matin (3 novembre 2018, 9h00) à l’Hôtel Intercontinental de La Nouvelle-Orléans.

Le Rat-de-bois farouche va parler de deux de ses projets : L’Éparpillage et Mythologies louisianaises.

Avec son invité Cliford St-Laurent, musicien et comédien créolophone, il va parler de l’importance du patrimoine linguistique et folklorique dans les arts.

Il va parler de l’urgence de la catastrophe environnementale qui dévore nos écosystèmes, thème qui traverse son oeuvre.

Et il va parler d’un geste symbolique qui lui est cher, celui de recueillir des poignées de boue qu’il incorpore dans les moulures des cadres qui entourent ses tableaux. C’est une étape fondamentale de sa démarche artistique. Ces mottes de terre, elles proviennent de divers sites en Louisiane, et parfois des lieux ancestraux de l’Acadie.

Oui, les Saintes-Annes sont partout. Et nous serons plusieurs à participer au symposium spécial du congrès de l’ACQS : La Louisiane francophone et ses relations internationales.

M. Clint Bruce

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