Intéressé-e par la maîtrise en Cultures et espaces francophones ? Date limite : 15 juillet 2023

Vous avez à cœur le monde francophone, la francophonie canadienne et/ou la culture acadienne ? Il y a des questions que vous aimeriez explorer à travers un projet de recherche ? Vous possédez déjà un diplôme de premier cycle et souhaitez poursuivre vos études au niveau supérieur ou élargir vos horizons professionnels ? L’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse sera peut-être votre prochaine destination, grâce au programme de maîtrise ès arts en Cultures et espaces francophones (CEFR – site web ici). Pour l’automne 2023, nous acceptons les candidatures provenant de l’Amérique du Nord jusqu’au 15 juillet 2023 (ou à partir de la session d’hiver 2024 pour les autres pays).

D’ailleurs vous pouvez tout savoir sur cette maîtrise en francophonie lors d’une séance d’information en ligne, le lundi 5 juin à 17h00 (en Atlantique) : https://us02web.zoom.us/j/82883178360?pwd=bEp3UmIvcmNpME95a2lrd3QwQ3RjZz09

Offert conjointement par le Département d’études françaises et le Département des sciences humaines, notre programme interdisciplinaire est une excellente occasion pour les étudiant-e-s de perfectionner leurs connaissances sur l’Acadie ainsi que sur les différentes francophonies canadiennes et internationales. Cette formation interdisciplinaire permettra également aux étudiant-e-s de s’initier au domaine de la recherche en les intégrant aux différentes activités que propose l’Université Sainte-Anne : assistanat de recherche avec des professeurs de qualité, participation à des conférences et à des colloques organisés sur le campus, implication dans différents projets de recherche et de publication, etc. Il y a de nombreux débouchés dans plusieurs domaines, y compris aux études de 3e cycle, pour les personnes diplômées en CEFR. Il est possible de suivre les cours à distance.

Pour plus de renseignements, contacter la professeure Chantal White, directrice du Département d’études françaises et coordinatrice de la maîtrise : chantal.white@usainteanne.ca.

Influences, inspirations et héritages : appel à contributions pour la revue Port Acadie (1er février 2024)

la vie a ses torts
qui n’oublient rien
hormis l’essentielle simplicité des choses

– Jean Wilson, extrait du recueil Grand Vent de tempête

Quelles figures intellectuelles et artistiques nous ont aidés à penser l’Acadie ? Quelles personnalités ont marqué l’évolution de la société acadienne et des institutions francophones ? Comment évaluer l’apport des contributions et inspirations venues de sources et d’horizons divers ? À quelles échelles et sur quelle durée ces influences se font-elles sentir ? La communauté de l’Université Sainte-Anne, qui héberge la revue Port Acadie, s’est trouvée confrontée à ces questions d’une manière tout à fait brutale en mars 2022, en raison du décès inattendu d’un cher collègue, le professeur et écrivain Jean Wilson. Afin de lui rendre hommage, l’équipe de notre revue, en collaboration avec le Département d’études françaises, prépare un numéro double consacré au thème : « Influences, inspirations et héritages ».

Tout en s’ouvrant à une variété de sujets pertinents aux études acadiennes, ce numéro comprendra un dossier en hommage à Jean Wilson. Les textes destinés à ce dossier pourront présenter des études, des réflexions ou des œuvres de création ayant des affinités avec ses intérêts et sa pensée. Des témoignages au sujet de son influence, y compris sur le plan personnel, seront les bienvenus.

C’est donc avec plaisir que nous recevrons des soumissions pour le numéro double 40-41 de Port Acadie : revue interdisciplinaire en études acadiennes, à paraître à l’automne 2024. Port Acadie publie des textes arbitrés (en français ou en anglais) – études scientifiques, notes de recherche – ainsi que des textes de réflexion (en français ou en anglais), des comptes rendus d’ouvrages scientifiques et d’œuvres littéraires, des entretiens et des textes de création. Les manuscrits destinés au numéro du printemps et de l’automne 2024 devront nous parvenir d’ici le 1er février 2024.

Pour de plus amples renseignements, voir notre site web (https://www.usainteanne.ca/port-acadie) ou nous écrire à l’adresse suivante : port-acadie@usainteanne.ca

À propos de Jean Wilson (1961-2022)

Originaire de Montréal, le professeur Jean Wilson était spécialiste de littérature française contemporaine, ayant fait ses études à l’Université McGill et à l’Université de Montréal. Il a rejoint le Département d’études françaises de l’Université Sainte-Anne en 1990. Son enseignement dynamique et irrévérencieux lui a valu l’admiration de ses étudiants tandis que ses qualités humaines ont fait de lui un collègue très apprécié. De 1995 à 2003, il était membre du comité de rédaction et de direction de Feux Chalins : Littératures des maritimes, qui présentait des textes de prose et de poésie dans les deux langues officielles. En 2013, il a publié le recueil de poésie Grand vent de tempête : poésie, aux éditions Maison nouvelle fédération. En 2016, il a fait paraître, avec Jimmy Thibeault, Daniel Long et Désiré Nyela, Au-delà de l’exiguïté. Échos et convergences dans les littératures minoritaires, aux éditions Perce-Neige. Depuis plusieurs années, il siégeait au comité de rédaction de Dalhousie French Studies, l’une des plus prestigieuses revues savantes de la francophonie canadienne. Il s’est également engagé en faveur des revendications de l’Association des professeures, professeurs et bibliothécaires de l’Université Sainte-Anne (APPBUSA) pour une université plus équitable. Jean était un mentor respecté, un ami indéfectible et un père aimant.

Succès retentissant du colloque étudiant en Cultures et espaces francophones !

Que d’échanges stimulants et que d’ambiance conviviale ! C’est ainsi que s’est déroulé samedi dernier, le 4 mars 2023, le colloque étudiant : « Être francophone : langue, identité et transformation sociale ». Organisé par les étudiant-e-s à la maîtrise en Cultures et espaces francophones de l’Université Sainte-Anne, cette manifestation scientifiques a eu lieu dans les locaux de l’Observatoire Nord/Sud ainsi que sur Zoom.

(Pour en savoir davantage sur la maîtrise ès arts en Cultures et espaces francophones, voir la page du programme.)

Au cours de la journée, plus d’une dizaine de communications ont été présentées par des chercheur-e-s des deuxième et troisième cycles, en provenance de notre institution ainsi que d’autres établissements, notamment de l’Université de Moncton. Le programme a adopté une logique concentrique : l’Acadie, puis le Canada francophone et enfin la francophonie mondiale.

Le coup d’envoi a été donné par la conférence d’honneur d’Isabelle Violette, professeure de sociolinguistique au Département d’études françaises de l’Université de Moncton : « L’insécurité linguistique comme objet discursif ou comment la trajectoire médiatique d’un concept savant est révélatrice de tensions sociales ». Cette conférence fera l’objet d’un épisode futur du balado Acadiversité du Studio N/S de l’Observatoire Nord/Sud.

La journée s’est terminée par une table ronde : « Arts et cultures pour un milieu inclusif en Acadie », réunissant la chanteuse et compositrice Vickie Deveau, l’écrivaine et animatrice culturelle Mélodie Jacquot-Paratte ainsi que Juliana Barnard, étudiante à la maîtrise, citoyenne engagée et conseillère municipale à Truro.

Ce colloque a bénéficié du programme des subventions internes de l’Université Sainte-Anne et du programme de subventions institutionnelles du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), ainsi que de la collaboration de l’Observatoire Nord/Sud.

Il y a lieu de féliciter tout-e-s les intervenant-e-s et tout particulièrement le comité organisateur du colloque, dont : Karmen d’Entremont, président du colloque et coordinateur de l’Observatoire Nord/Sud; Ramona Blinn et Gabrielle Samson, responsables des communications avec l’appui des professeur-e-s Clint Bruce et Tania Grégoire; Cody Donaldson et Dieu Hack-Polay, membres du comité scientifique aux côtés du professeur Daniel Long; Nazaire Joinville et Karmen d’Entremont, responsables de la logistique avec l’appui de la professeure Stéphanie St-Pierre; et Juliana Barnard qui s’est chargée de l’accueil avec l’aide du professeur Roger Gervais. Du début à la fin, l’organisation du colloque a profité d’un encadrement soutenu et enthousiaste de la part de la professeure Chantal White, directrice du Département d’études françaises et coordinatrice du programme de maîtrise.

Bravo à tout le monde et à bientôt pour le prochain colloque !

Programme du colloque – « Être francophone : langue, identité et transformation sociale » (samedi 4 mars 2023)

Le samedi 4 mars prochain, les étudiant-e-s de la Maîtrise ès arts en Cultures et espaces francophones de l’Université Sainte-Anne vous invitent à participer aux activités du premier colloque étudiant « Être francophone : langue, identité et transformation sociale ». Ce sera l’occasion de réfléchir davantage aux enjeux concernant le fait francophone, ici et ailleurs.

Vous trouverez ci-dessous le programme abrégé de la journée. Les activités se dérouleront dans les locaux de l’Observatoire Nord/Sud, au deuxième étage de la Bibliothèque Louis-R.-Comeau sur le campus principal de l’Université Sainte-Anne. Il est également possible d’y assister sur Zoom : https://us02web.zoom.us/j/86445282334.

Pour de plus amples renseignements, voir le communiqué au sujet du colloque. Au plaisir de vous retrouver !

ÊTRE FRANCOPHONE : LANGUE IDENTITÉ ET TRANSFORMATION SOCIALE
Samedi 4 mars 2023, Université Sainte-Anne (Nouvelle-Écosse)

8h00Accueil et inscriptionEntrée de la bibliothèque
9h00-9h15Bienvenue et ouvertureObservatoire Nord/Sud
9h15-10h15Conférence d’honneur, Isabelle Violette, professeur de linguistique à l’Université de Moncton : L’insécurité linguistique comme objet discursif ou comment la trajectoire médiatique d’un concept savant est révélatrice de tensions socialesObservatoire Nord/Sud
10h15-10h30PAUSE-GOÛTER
10h30-12h30Communications – Acadie : la survivance à quel prix ?

« Familles, frontières et flux : la migration acadienne du Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse », Cody DONALDSON (U. Sainte-Anne)

« Des enfants prodigues ? identité acadienne dans des environnements anglicisés », Karmen D’ENTREMONT (U. Sainte-Anne)

« Les « non francophones » : étude de cas sur les sentiments d’appartenance et d’(il)légitimité en français des personnes en immersion française à l’Université de Moncton », Shayna-Eve HÉBERT (U. de Moncton)

« « Réveille » : Représentations médiatiques du français cadien lors du Congrès mondial acadien de 1999 », Ramona BLINN (U. Sainte-Anne)
Observatoire Nord/Sud
12h30-14h00DÎNER
14h00-16h00Communications – La diversité de la langue en francophonie canadienne

« Mouvements sociaux et transformations : la mobilisation linguistique de 2018 pour la francophonie ontarienne », Zacharie COLLINS (U. de Moncton)

« De l’identité de « survivance » à l’identité « Franco-Albertaine » », Clara DAVOINE (Campus Saint-Jean, U. de l’Alberta)

« Les Forces armées canadiennes et les pratiques langagières inclusives bilingues dans l’engagement pour la diversité », Andréa PETERS (U. de Moncton)

« Être francophone en humour au Canada : regard sociolinguistique sur le spectacle Rire en français », Tommy BERGER (U. de Moncton)
Observatoire Nord/Sud
16h00-16h15PAUSE-GOÛTER
16h15-17h45Communications – Les effets de la mondialisation sur la francophonie internationale

« Identité, inclusion et appartenance : de la Francophonie internationale à la Nouvelle-Écosse », Juliana BARNARD (U. Sainte-Anne)

« La Chine et le néocolonialisme en Afrique francophone : enjeux linguistiques, culturels et économiques », Dieu HACK-POLAY (U. Sainte-Anne)

« Langues et musique populaire : vers une compréhension sociolinguistique de la marginalisation du français dans les chansons Compas en Haïti », Jean Junior Nazaire JOINVILLE (U. Sainte-Anne)
Observatoire Nord/Sud
18h00-18h45Table ronde : Arts et cultures pour la création d’un milieu francophone inclusif en AcadieObservatoire Nord/Sud
18h45-19h00Remerciements et mots de la fin
19h30SOUPER

L’Acadie au rendez-vous du Sommet de la Francophonie («Au rythme de notre monde» dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, 16 décembre 2022)

Note : Cette chronique a été publiée simultanément dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, édition du 16 décembre 2022, sous la rubrique «Au rythme de notre monde».

Tout le monde le sait, tout le monde le répète : l’Acadie n’existe pas sur les cartes géopolitiques. Le peuple acadien est une petite nation sans État, en situation de diaspora, par-dessus le marché. Toujours est-il que, malgré ces conditions, l’Acadie n’est guère en reste auprès des institutions de la Francophonie internationale. Voilà un fait étonnant qui s’est manifesté pleinement lors du récent Sommet de la Francophonie à Djerba, en Tunisie.

Les Sommets de la Francophonie ont normalement lieu tous les deux ans depuis sa première inauguration en 1986, à Paris. Ils rassemblent les chefs d’État et de gouvernement des pays membres afin de « définir les orientations de la Francophonie […] de manière à assurer son rayonnement dans le monde. » 

Il s’agit de l’instance suprême de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). En raison de la pandémie, sa précédente et 17e édition remontait à 2018, en Arménie, où l’adhésion de quatre nouveaux membres a porté à 88 le nombre de gouvernements dans le giron de la Francophonie institutionnelle.

La Louisiane en faisait partie, en tant que membre observateur. Au Sommet de Djerba, mon État natal était notamment représenté par le Conseil du développement du français en Louisiane (CODOFIL), agence d’affaires francophones et interlocuteur privilégié dans la sphère internationale.

Le 18e Sommet de la Francophonie s’est donc déroulé les 19 et 20 novembre dernier, dans la terre d’origine de l’un des quatre fondateurs de la Francophonie internationale, à savoir Habib Bourguiba (1903-2000), premier chef d’État de la Tunisie postcoloniale. L’événement avait pour thème : « Connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ». 

En dépit des tensions liées aux problèmes politiques en Tunisie et dans plusieurs autres pays d’Afrique, il s’agissait d’un tournant pour la Francophonie institutionnelle, appelée à se recentrer sur sa mission fondamentale. 

Soulignons au passage que le Canada totalise quatre gouvernements membres de l’OIF, partant quatre délégations au Sommet : le Canada lui-même, le Québec, le Nouveau-Brunswick, qui y siège depuis 1977, et, depuis 2016, l’Ontario à titre d’observateur. On peut donc relever que l’Acadie jouit d’une représentation grâce à l’adhésion de notre province voisine.

On se rappellera d’ailleurs que la région de Moncton avait accueilli le Sommet de 1999, un jalon marquant et majeur de l’Acadie contemporaine, et aussi, sous un jour moins glorieux, que le gouvernement de Blaine Higgs avait annulé la tenue des Jeux de la Francophonie dès son arrivée au pouvoir, fin 2018.

Mais notre voix auprès de l’OIF se limite-t-elle au truchement néo-brunswickois ? Pas vraiment, même si le Nouveau-Brunswick joue un rôle indispensable. 

Cette situation a été étudiée par Christophe Traisnel, Éric Mathieu Doucet et André Magord, dans un article paru en 2020 dans la revue Francophonies d’Amérique. Ces trois chercheurs font état d’une dynamique tout à fait particulière :

« D’une certaine manière, la présence acadienne au Nouveau-Brunswick a permis de justifier, par un concours de volontés politiques singulier, la construction d’une forme de représentation déléguée de l’Acadie sur la scène internationale qui constitue en somme la raison principale d’une reconnaissance politique atypique dont jouit, sur la scène internationale francophone, le Nouveau-Brunswick. » 

Autrement dit, l’intérêt pour l’Acadie ouvre au Nouveau-Brunswick les portes de la reconnaissance internationale, tandis que, à tour de rôle, les structures étatiques de la province encadrent la présence acadienne et francophone.

Pour mieux cerner cette réalité, j’ai pris rendez-vous avec Véronique Mallet, directrice générale de la Société nationale de l’Acadie. Organisme porte-parole du peuple acadien, la SNA jouit du statut consultatif auprès de l’OIF. Lors de notre conversation, Mme Mallet rentrait tout juste de Tunisie, où trois membres de la SNA avaient participé au Sommet, c’est-à-dire, en plus d’elle-même, le président de l’organisme, Martin Théberge, ainsi que Yannick Mainville, responsable de la Société de promotion des artistes acadiens sur la scène internationale (SPAASI).

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Au carrefour des Acadies d’ici et d’ailleurs : parution de deux études sur le Congrès mondial acadien

L’équipe de la CRÉAcT et de l’Observatoire Nord/Sud de l’Université Sainte-Anne est très fière d’avoir collaboré à deux publications récentes sur le Congrès mondial acadien de 2019. Il s’agit des fruits d’une enquête menée sous l’égide de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, situé à l’Université de Moncton, et sous la direction du sociologue Éric Forgues. Notre projet s’intitulait : Évènements culturels et construction identitaire en contexte minoritaire, le cas du Congrès mondial acadien. Financée par une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines, cette initiative a mobilisé une équipe pluridisciplinaire tout en bénéficiant d’un partenariat avec la Société nationale de l’Acadie.

À titre de rappel, le Congrès mondial acadien 2019 s’est déroulé du 10 au 24 août 2019 à l’Île-du-Prince-Édouard et au sud-est du Nouveau-Brunswick. C’était la sixième édition de ce grand rendez-vous quinquennal de l’Acadie et de sa diaspora.

Au mois de septembre, nous avons dévoilé notre rapport public, Au carrefour d’une Acadie d’ici et d’ailleurs, mémorielle et actuelle Le Congrès mondial acadien de 2019 (disponible sur le site de l’ICRML), préparé par Éric Forgues, Laurence Arrighi, Tommy Berger, moi-même Clint Bruce, Christine C. Paulin, Christophe Traisnel, Émilie Urbain et Audrey Paquette-Verdon, avec la collaboration de Jennifer Démosthène et Bailey Ross de l’Observatoire Nord/Sud, ainsi que d’Anthony Doiron et Daniel Thériault de la Société Nationale de l’Acadie.

Par l’analyse des perspectives de plusieurs participant-e-s aux activités du CMA, d’un côté, et des membres de l’organisation, de l’autre côté, ce rapport jette un éclairage nuancé sur « l’impact d’un tel évènement sur l’identité de la communauté acadienne ».

Je m’empresse de souligner que la liste des auteur-e-s compte trois étudiant-e-s de l’Université Sainte-Anne, à savoir Audrey Paquette-Verdon, coordinatrice de l’Observatoire Nord/Sud de 2021 à 2022, ainsi que Bailey Ross et Jennifer Démosthène qui ont contribué à la collecte et au vtraitement des données, en plus de Tommy Berger qui poursuivait ses études de maîtrise en anthropologie à l’Université de Montréal.

Des festivités à la chapelle historique de Beaumont, sur les rives de la Petitcodiac, pendant le Congrès mondial acadien 2019. (Crédit photo : Clint Bruce/CRÉAcT)

Dans le sillage de la parution de ce rapport, nous avons eu l’honneur de présenter un volet de notre enquête dans un important dossier thématique de la revue Francophonies d’Amérique : «Francophonie d’Amérique, francophonies des Amériques», sous la direction de Janaína Nazzari Gomes, Christophe Traisnel and Haydée Silva Ochoa. En voici la référence :

Nous avons bon espoir que certaines de nos conclusions feront leur chemin dans les réflexions sur la société acadienne d’aujourd’hui, d’autant plus que nous n’hésitons pas à insister sur la pertinence de cet événement sur plusieurs plans. C’est ce que résume le passage suivant :

En raison de la portée symbolique et identitaire de l’événement et parce qu’il s’inscrit dans l’imaginaire collectif de la déportation, le CMA constitue un événement culturel qui s’impose dans l’Acadie contemporaine en conjuguant des logiques identitaire et économique. En outre, le CMA offre un espace de délibération et de réflexion permettant à l’Acadie de se définir elle-même. Ce faisant, le CMA contribue à la réinvention d’une Acadie «ici et maintenant», tout à la fois fière d’elle-même et de son passé et soucieuse de son avenir.

Alors que la prochaine édition du Congrès approche à grands pas, nous aurons bientôt la chance de reprendre le fil de ces questionnements, ici dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

M. Clint Bruce

Un bond vers la francophonie, à partir d’Haïti : entretien avec Nazaire Joinville, stagiaire à lObservatoire Nord/Sud

Depuis la rentrée de septembre, l’équipe de l’Observatoire Nord/Sud compte un nouveau membre en la personne de Jean Junior Nazaire Joinville, originaire d’Haïti et étudiant du programme de maîtrise en Cultures et espaces francophones à l’Université Sainte-Anne. Journaliste à ses heures, Nazaire signe désormais des articles et des chroniques dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse. Il explique ici son parcours ainsi que son intérêt pour les études francophones.

Vous êtes originaire d’Haïti. Quel a été votre cheminement éducatif et professionnel jusqu’ici ?
En Haïti, après la fin de mes études classiques en 2008, j’ai décroché un diplôme en journalisme et un baccalauréat en communication sociale à l’Université d’État d’Haïti. J’enseignais pendant environ 14 ans au niveau secondaire, professionnel et à l’école normale. Si l’enseignement était ma principale activité professionnelle, j’écrivais aussi des articles pour différents médias dont Ayibopost. Faire une maîtrise et un doctorat au Canada était toujours mon rêve. Me voici ici en train de le concrétiser.  

Qu’est-ce que vous allez étudier dans le cadre de la maîtrise en Cultures et espaces francophones ? et dans quel but ?
Mes projets de recherche portent toujours sur la musique haïtienne. J’ai réalisé mon mémoire de baccalauréat sur le sujet qui suit : «L’alternance codique dans le Compas : étude sur la réception des chansons à succès d’Arly Larivière chez les amateurs de musique en Haïti». Le compas, c’est l’un des genres musicaux les plus populaires dans notre pays. Aujourd’hui, pour la maîtrise, je compte faire une étude sociolinguistique sur la place du français dans la musique haïtienne.   

Il y a un rapport complexe à la langue française en Haïti, où le créole est la véritable langue de la population. Comment expliquer votre intérêt pour les questions liées à la francophonie ?
Autrefois je n’aimais pas le français comme langue, encore moins la francophonie. Toutefois, au début des années 2010, brusquement, mon amour pour cette langue et cette culture commençait à grandir, ce qui m’a poussé à fréquenter l’Institut français en Haïti. Aujourd’hui, outre la francophonie, les rapports que développent les pays francophones avec les autres pays ayant d’autres langues m’interpellent aussi. Je ne sais pas d’où vient cet amour, mais je sais où il peut m’emmener !

Arrivé depuis peu en Nouvelle-Écosse, vous semblez porter un grand intérêt au milieu d’ici. Quels sont vos impressions à ce stade ?
Je pense que le Canada en général et la Nouvelle-Écosse en particulier offrent beaucoup d’avantages à des gens comme moi. Je rencontre des personnes accueillantes en Nouvelle-Écosse qui me permettent de m’adapter promptement. J’ai l’impression que je suis chez moi. Je souhaite rester ici pendant longtemps. 

Dans quelle mesure est-ce que ce poste au sein de l’Observatoire Nord/Sud contribuera à votre développement professionnel ?Ce poste au sein de l’Observatoire Nord/Sud me sera très utile. Outre l’expérience qu’il me donnera sur le plan professionnel, ce poste me permettra aussi de développer mes capacités en qualité de chercheur. Travailler dans un centre de recherche au Canada n’est pas une mince affaire. Je souhaite combiner mon savoir-faire et mon désir de bien faire afin de bien réaliser cette tâche.  

Qu’est-ce que vous aimez faire comme passetemps ? Quels sont vos autres intérêts intellectuels ?
Comme passe-temps je lis beaucoup et j’écoute de la bonne musique à savoir le Compas et les chansonnettes françaises et anglaises. Sur le plan intellectuel, d’une part, je compte décrocher un doctorat en sciences du langage ou en communication et d’autre part, enseigner au niveau post-secondaire et réaliser de grandes recherches.

Merci beaucoup, Nazaire, et bonne continuation !

Scène de rue en Haïti. (Crédit photo : Alex Proimos. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Haiti_(7810874424).jpg / Image disponible sous la licence Creative Commons 2.0)

Album photos : Le troisième Grand Réveil Acadien en Louisiane, entre souvenir collectif et commémorations communautaires

«Au rythme de notre monde» dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, 14 octobre 2022 – De quelle présence est-ce que la diaspora acadienne jouit dans la Louisiane d’aujourd’hui ? Comment ravive-t-elle ses liens avec l’Acadie de l’Atlantique ? Au moment d’écrire ces lignes, je me trouve au centre-ville de Lafayette, où vient de se clore le Grand Réveil Acadien (GRA), une série de rassemblements qui se sont déroulés du 1er au 9 octobre en Louisiane, cet État à l’héritage francophone toujours vivace.

Entre les commémorations et les célébrations de ces derniers jours, où la nourriture occupe certes une place prépondérante (et loin de moi de m’en plaindre !), la question du sens de l’identité acadienne en Louisiane continue de se poser.

Cet événement se veut une « célébration internationale […] de la langue, de la musique, de l’histoire, de la culture et de l’influence du peuple acadien au cœur de l’Acadiane », c’est-à-dire de la zone formant le « triangle français » allant des paroisses près de la Nouvelle-Orléans jusqu’à la frontière du Texas, et s’étendant vers le nord jusqu’au centre de l’État. LIRE LA SUITE ICI. 

Album photos du Grand Réveil Acadien 2022

M. Clint Bruce

Appel à communications, colloque étudiant – «Être francophone : langue, identité et transformation sociale»

Un appel à communications est lancé pour le colloque étudiant pluridisciplinaire, « Être francophone : langue, identité et transformation sociale », qui aura lieu à l’Université Sainte-Anne (Pointe-de-l’Église, Nouvelle-Écosse, Canada), le samedi 4 mars 2023.

Être francophone : qu’est-ce que cela signifie dans un monde qui devient de plus en plus complexe ? Qui sont les personnes qui peuvent et qui veulent se rassembler sous cette bannière, et pour quelles raisons ? Quel rôle la francophonie sera-t-elle appelée à jouer pour relever les grands défis mondiaux et locaux auxquels notre planète est confrontée ?

Ce colloque étudiant explorera la relation entre langue, appartenance et transformation sociale. La langue française dans divers contextes peut rassembler, diviser ou construire. Elle servira de facteur d’appartenance ou d’exclusion. Les francophones – au pied de la lettre, des personnes qui parlent français – doivent lutter nécessairement pour des transformations sociales, souvent liées à des questions de diversité. Les apprentissages partagés par les francophones pourront contribuer à la société non francophone ainsi qu’aux processus de transformation sociale.

Les communications peuvent explorer les questions suivantes, par exemple :

  • Quels sont les efforts qui ont été réalisés pour créer des milieux inclusifs où les francophones peuvent avoir un sens d’appartenance ?
  • Quel rôle joue la langue française, selon le milieu dans lequel nous vivons et notre identité ?
  • Est-ce qu’il y a une culture commune qui nous réunit, à part la langue française ?
  • Quels critères nous distinguent comme francophones ?
  • Quelle est l’expérience vécue en tant que minorité linguistique au Canada ? (p. ex. : soins de santé, éducation, tribunaux, représentation médiatique)

Les chercheur·e·s étudiant·e·s en fin de baccalauréat, à la maîtrise et au doctorat, sont invité·e·s à soumettre leur proposition de communication à notre responsable des communications, Ramona E. Blinn (Ramona.Blinn@usainteanne.ca) avant le 19 décembre 2022. Prière de préciser dans l’objet du courriel : Colloque étudiant – communication.

Merci de fournir les informations suivantes:

  • Coordonnées de l’auteur·e (nom, prénom, fonction, établissement/organisation et adresse courriel),
  • Titre de la communication,
  • Résumé (environ 250 mots),
  • Courte biographie de l’auteur·e (environ 50-75 mots).

Nous explorons la possibilité d’une publication à la suite du colloque.

Ce colloque étudiant est organisé par les étudiant-e-s à la Maîtrise en cultures et espaces francophones de l’Université Sainte-Anne, en collaboration avec l’Observatoire Nord/Sud.

Du côté de l’Observatoire Nord/Sud : notre équipe est à l’œuvre ! («Au rythme de notre monde» dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, 1er juillet 2022)

Note : Cette chronique a été publiée simultanément dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, édition du 1er juillet 2022, sous la rubrique «Au rythme de notre monde».

Malgré une perception très répandue, le début de l’été ne signifie pas le début des vacances pour les universitaires. Celles-ci viendront plus tard… et seront très appréciées, assurément ! À l’heure actuelle, ce sont plutôt nos projets et partenariats de recherche qui ont la priorité à l’Observatoire Nord/Sud.

À titre de rappel pour le lectorat du Courrier, les initiatives de l’Observatoire Nord/Sud, centre qui se situe dans l’édifice de la Bibliothèque Louis-R.-Comeau de l’Université Sainte-Anne, à Pointe-de-l’Église, visent à jeter des éclairages nouveaux sur l’évolution de la diaspora acadienne et sur l’Acadie dans sa dimension internationale. Nos projets s’inscrivent dans les travaux de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT), établie en novembre 2015.

L’implication de nos étudiantes et étudiants étant l’un des moteurs de nos travaux, nous disposons en ce moment d’une équipe composée de trois jeunes personnes, et ce, grâce à une subvention d’Emplois d’été Canada. En plus de Karmen d’Entremont, étudiant à la maîtrise en Cultures et espaces francophones à Sainte-Anne et coordinateur de l’Observatoire Nord/Sud, et de Ramona Blinn, qui vient de décrocher son baccalauréat et qui s’apprête à intégrer le même programme de maîtrise, nous avons la chance de travailler avec Réanne Cooper, ancienne assistante de recherche de 2016 à 2019. Très impliquée dans la vie de notre institution, notamment en tant que présidente de l’Association des alumni de l’Université Sainte-Anne (AAUSA), et dans le milieu communautaire, Réanne est sur le point de terminer une maîtrise en administration à l’Université de Moncton. Sa présence constitue un atout.

Je profite de l’occasion pour saluer les contributions précieuses au cours des deux dernières années d’Audrey Paquette-Verdon, dont le stage s’est achevé à la fin avril. D’ici l’automne, ses efforts seront surtout consacrés à la rédaction de son mémoire en Cultures et espaces francophones. Bravo et bonne continuation, Audrey !

Même si la pandémie de COVID-19 demeure une réalité, le relâchement des restrictions sanitaires nous permet déjà de mieux renouer avec nos partenaires de l’extérieur. Il est plus que temps ! 

Le mois dernier, je me suis rendu au Nouveau-Brunswick pour une réunion avec la direction du Musée acadien de l’Université de Moncton, à laquelle participaient également Murielle Comeau-Péloquin, de la Société historique acadienne de la Baie Sainte-Marie, et Glenda Doucet-Boudreau, présidente de l’Association Madeleine-LeBlanc. Il s’agissait d’une séance de planification en vue d’une exposition pour mettre en valeur le vécu d’Acadiennes ayant émigré aux États-Unis au début du 20e siècle – histoire fascinante s’il en est. Prévue pour le Congrès mondial acadien 2024, cette initiative s’inscrit dans un projet plus vaste : Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord, 1640-1940.

Plusieurs étudiants mettent la main à la roue pour faire avancer notre recherche. Pour Karmen d’Entremont, c’est à travers ce projet qu’il s’est initié aux travaux de la CRÉAcT. « C’était un très bon point de départ, explique-t-il, car je peux maintenant étudier le phénomène de l’émigration vers la Nouvelle-Angleterre, quelque chose qui touche fortement ma famille. » Originaire de Par-en-Bas, Karmen est en train de numériser des photos prêtées par des membres de la communauté et par le Musée des Acadiens des Pubnicos et Centre de recherche.

Tout récemment, notre équipe est retournée à Moncton pour assister à un colloque sur le thème de « l’Acadie et les guerres mondiales (1914-18, 1939-45) », organisé par l’Institut d’études acadiennes de l’Université de Moncton, l’un de nos partenaires, en collaboration avec le Musée acadien et le Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson. En suivant l’approche d’une « université populaire » aux activités variées, cet événement aura offert une formation précieuse sur les sources documentaires et les méthodes d’enquête pour mieux saisir l’expérience d’Acadiens et d’Acadiennes en temps de guerre.

Nos stagiaires explorent les expositions qui ont été préparées à l’occasion de l’université populaire sur « l’Acadie et les guerres mondiales », à l’Université de Moncton. (PHOTO – CLINT BRUCE)

Plusieurs de nos projets en cours s’appuient justement sur des corpus documentaires que les membres de l’équipe sont en train de dépouiller et d’organiser. Ramona Blinn apprécie tout particulièrement « la transcription d’entretiens oraux et de documents d’archives en écriture cursive », ce qui lui fait découvrir leurs contextes respectifs. « J’aime observer et partager les vécus divers puis les manières de s’exprimer à différentes époques », affirme-t-il.

Avec Réanne Cooper, Ramona s’occupe également de mettre à jour nos données sur les jumelages de ville aux provinces maritimes, ce qui n’est pas une mince affaire : ces deux stagiaires sont en train de contacter toutes les municipalités des trois provinces maritimes, par courriel ou par téléphone, afin de déterminer s’il y a de nouveaux jumelages et, dans le cas de ceux déjà répertoriés, de demander quels échanges ont été menés dans la dernière année.

Réanne m’explique que, parmi les divers dossiers auxquels elle contribue, notre balado Acadiversité lui tient à cœur tout spécialement. En ce moment, elle collabore avec Karmen pour réaliser un épisode qui explorera l’expérience des prêtres venus d’Afrique pour exercer leur ministère en Acadie.

« En participant à ce projet, souligne Réanne, j’ai la chance de discuter avec des gens de la communauté de Clare, y compris les curés comme le père Hospice [Jurice Akoffodji], et du milieu universitaire tout en bonifiant mes compétences à mener des entretiens. »

En plus de nos projets de recherche, nous espérons relancer bientôt notre programmation pour accueillir plus d’activités et de réunions dans les locaux de l’Observatoire Nord. Nous avons reçu, il y a quelques jours, une délégation de la Société nationale de l’Acadie (SNA) qui, au cours de sa récente tournée de la Nouvelle-Écosse, est venue discuter avec des profs et étudiants de notre université.

Par ailleurs, à la veille de l’arrivée de ce groupe à la Baie Sainte-Marie, nos trois stagiaires avaient aidé au nettoyage de la Vieille Maison à Meteghan, cet ancien musée patrimonial qui fait actuellement l’objet d’une campagne en vue de sa réhabilitation.

Le lien avec la mission de l’Observatoire Nord/Sud ? Le fondateur de la Vieille Maison, c’est-à-dire le chorégraphe et instructeur de danse Adolphe Robicheau (1906-78), avait émigré à Boston dans sa jeunesse. En même temps qu’il développait sa carrière aux États-Unis, monsieur Robicheau tenait à contribuer au rayonnement de l’Acadie de la Nouvelle-Écosse. Il y a là un fascinant parcours que l’intrépide Daniel Robichaud, l’un de nos partenaires communautaires, est en train de mettre au jour.

Et tout cela n’est que le début !