(Note : Une version abrégée de cette chronique est parue dans le numéro 42 [11 février 2021] du Trait d’union, bulletin trimestriel destiné aux membres du personnel de l’Université Sainte-Anne.)
Pointe-de-l’Église, 26 février 2021 – Conformément aux principes de l’Université Sainte-Anne, l’implication des étudiantes et étudiants dans les activités de recherche trône en tête des priorités de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT) et de l’Observatoire Nord/Sud. Il m’arrive de dire que nos assistantes et assistants de recherche servent de multiplicateurs de force—et c’est vrai. Même si le retour à la normale se fait attendre, les projets vont de l’avant, grâce en grande partie à notre équipe.
Ces derniers temps, plusieurs responsabilités sont confiées à Audrey Paquette-Verdon, coordinatrice de l’Observatoire et étudiante à la maîtrise en Cultures et espaces francophones. Le lectorat du Courrier a eu la chance de bénéficier de ses connaissances sur la francophonie en Chine grâce à la chronique qu’elle a signée il y a deux semaines, fruit de ses recherches issues d’un séminaire de maîtrise. Parmi ses autres contributions, elle travaille de près avec Zoe Geddes, assistante de premier cycle, sur la collecte de données dans le cadre de notre enquête sur les jumelages de villes aux provinces Maritimes.
Quant aux recherches en histoire, Audrey accompagne les démarches de Mykkaela Lutes, Bailey Ross et Joseph Cibalinda qui s’occupent du traitement de documents d’archives pour le projet « L’expérience acadienne au temps de l’esclavage ». Il s’agit d’étudier les relations entre Acadiens, d’une part, et Africains tenus en esclavage en Louisiane, d’autre part, aux 18e-19e siècles. C’est une facette moins connue de l’évolution de la diaspora acadienne, mais qui est à l’origine de beaucoup d’éléments de la culture cadienne grâce à la créolisation culturelle. Signalons que Joseph, étudiant en administration des affaires, vient de se joindre à l’équipe.
Pour donner une idée du type d’expérience que la CRÉAcT peut offrir – hors pandémie, certes – nous venons de lancer une capsule vidéo : « Une expérience de la diaspora acadienne : Yvette Comeau en Louisiane avec la CRÉAcT » (sur Facebook). Originaire de la Baie Sainte-Marie et également étudiante en Cultures et espaces francophones, Yvette a visité Lafayette et La Nouvelle-Orléans en avril 2019, dans le cadre d’un stage au sein de l’Observatoire Nord/Sud. C’était toute une découverte ! Dans ce mini-documentaire, elle fait part de ses souvenirs et de ses réflexions sur les affinités entre les communautés de la diaspora acadienne. De quoi nourrir son projet de maîtrise… sans parler des mets savoureux qu’elle a dégustés là-bas !

Inspiré par ce voyage, son mémoire compare le maintien du lexique traditionnel dans les parlers français de la Baie Sainte-Marie et de la Louisiane (sous la direction de Chantal White, professeure de linguistique au Département d’études françaises). Elle a récemment décroché une bourse de rédaction décernée par l’Institut de recherche sur les cultures acadiennes et francophones dans le monde contemporain (ICAF) et la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse.
À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, il y a lieu de signaler quelques activités autour de mon livre sorti l’an dernier, Afro-Creole Poetry in French from Louisiana’s Radical Civil War-Era Newspapers: A Bilingual Edition (344 p.). Paru chez The Historic New Orleans Collection (THNOC), cet ouvrage réunit et présente—avec mes traductions en anglais—près de 80 textes écrits en français par des militants créoles pour l’égalité raciale dans les années 1860. C’était l’époque où la guerre de Sécession mettait fin à l’esclavage aux États-Unis. Face aux bouleversements de l’ordre sociopolitique, des Créoles francophones ont fondé un mouvement réformiste, voir révolutionnaire dont les aspirations se sont exprimées à travers la poésie. Cela s’est passé près d’un siècle avant Martin Luther King Jr., Rosa Parks et Malcolm X.
Le 6 et 7 mars, soit samedi et dimanche de la fin de semaine prochaine, je participerai au 25e symposium annuel du Centre de recherche Williams de THNOC : « Recovered Voices: Black Activism in New Orleans from Reconstruction to the Present Day ». (Consulter le programme et s’inscrire ici : https://www.hnoc.org/symposium-2021.) Pour un avant-goût, on peut écouter un entretien à l’émission « The Reading Life » (12 décembre 2020), animée par Susan Larson, à WWNO 89,9 FM, la filiale de National Public Radio à La Nouvelle-Orléans. Voici l’épisode : https://www.wwno.org/post/reading-life-clint-bruce.

Ce livre n’est pas la seule publication récente issue de nos initiatives. Avec deux collègues de la Louisiane, soit le professeur Nathan Rabalais (Université de Louisiane à Lafayette) et la professeure Robin White (Nichols State University), j’ai coordonné un dossier spécial sur la Louisiane francophone dans la revue Québec Studies, numéro 70 (automne/hiver 2020). (Voir ce communiqué de l’Université Sainte-Anne.) Il s’y trouve un article de Rachel Doherty, doctorante à l’Université de Louisiane à Lafayette et stagiaire chez nous en 2017-18, sur le récit poétique Amédé (2010) de Georgette LeBlanc, ainsi qu’une étude que j’ai réalisée sur les jumelages entre villes aux Maritimes et en Louisiane. La prochaine chronique en donnera un aperçu, en guise de clin d’œil au Mois de la Francophonie.
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