Photoblogue : la CRÉAcT visite l’île Georges à Halifax

Dans le havre nommé Kjipuktuk par les Mi’kmaq, à quelques jets de pierre des quais de la ville d’Halifax, se dressent les formes drumlinoïdes – c’est-à-dire, formées de collines douces – de l’île Georges. Normalement fermé au public, ce site est devenu accessible pendant plusieurs fins de semaine de l’été 2020. L’équipe de la CRÉAcT s’y est rendue.

Au milieu du 18e siècle, ce lieu a servi de prison pour détenir de nombreux Acadiennes et Acadiens pendant la Déportation, comme cela est expliqué dans la dernière chronique parue dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse : «L’île Georges, au cœur de la mémoire acadienne» (18 septembre 2020). Pour une compréhension approfondie du sujet, il est possible de lire l’étude de l’historien Ronnie-Gilles LeBlanc, «Les Acadiens à Halifax et dans l’île Georges, 1755-1764».

Nous étions quatre à entreprendre cette excursion, moi-même en compagnie de trois étudiant-e-s de l’Université Sainte-Anne. L’un de nos constats, c’est que même s’il y a des efforts pour valoriser l’expérience acadienne, celle-ci n’a pas été suffisamment expliquée par les guides. Nous avons donc choisi de présenter et de commenter des photos que nous avons prises sur place, afin de permettre aux gens de mieux imaginer cet épisode tragique. Pour agrandir une photo, il suffit de cliquer sur l’image.

Sélection d’Audrey Paquette-Verdon, coordinatrice de l’Observatoire Nord/Sud

(1) Photo de Bailey Ross – Le moment où fut prise cette photo n’aurait pas pu être plus fortuite. La capture est suffisamment proche pour voir les bâtiments de l’Île Georges, tout en démontrant la hauteur de celle-ci – ses courbes, etc. J’adore qu’on puisse voir les gens la visiter au loin, car cela démontre l’intérêt pour l’histoire et le désir d’en savoir plus.

(2) Photo d’Audrey Paquette-Verdon – Cette photo nous permet de se sentir comme «dans le temps». On dirait que nous faisons partie du décor. La focalisation permet également de se sentir d’autant plus ancrée dans l’Île. On ne dirait pas, si l’image était en noir et blanc, qu’elle venait de notre époque. Tout se passe comme si celle ou celui qui regarde la photo était omniprésent.

Sélection de Bailey Ross, assistant de recherche

(3) Photo de Clint Bruce – L’Halifax moderne ainsi que ses racines historiques sont captées en une seule prise de vue. Celle-ci montre clairement les vieux édifices de l’île Georges, les gratte-ciels du centre-ville et la Citadelle qui se niche dans l’arrière-plan. La photo démontre à quel point notre ancienne colonie britannique a évolué, d’un point stratégique de défense à la métropole économique des provinces atlantiques.

(4) Photo de Bailey Ross – Nous voyons ici plusieurs petits voiliers dans le port d’Halifax. Bien que ce soient des bateaux modernes, à l’époque de l’utilisation militaire de l’île Georges, le havre aurait accueilli plusieurs des voiliers beaucoup plus grands et nombreux. Ceci témoigne de l’héritage du trafic maritime ayant passé devant cette petit île tristement célèbre.

Sélection de Mykkaela Lutes, assistante de recherche

(5) Photo de Bailey Ross – Cette photo donne un magnifique aperçu de l’évolution de l’infrastructure au fil des ans. Bien qu’encadrée par le port d’Halifax, l’île Georges représente également l’isolement du fait de sa signification historique liée à la Déportation des Acadiens. Nous voyons plusieurs bateaux dans l’arrière-plan, ainsi qu’un pont – tout le contraire de l’isolement – qui se profile à la droite.

(6) Photo de Clint Bruce – Cette image révèle, elle aussi, des aspects qui proviennent de différents époques. En plus des installations construites sur l’Île Georges dans les années 1700, nous apercevons les aménagements qui se sont rajoutés après qu’il a été décidé de la récupérer pour en faire un site historique. Nous pouvons apprécier dans quelle mesure le recours aux technologies modernes a façonné la composition de cette photo.

Sélection de Clint Bruce, titulaire de la CRÉAcT

(7) Photo de Mykkaela Lutes – L’une des murailles du fort Charlotte occupe la zone de gauche de l’image. Cette masse imposante dessine des lignes de perspectives qui oriente notre regard, par delà les remblais et les confins de l’île et vers la sortie du havre et l’océan Atlantique. C’est le point de vue qu’aurait eu un Acadien emprisonné dans l’espérance d’une délivrance et plus tard un soldat de sa Majesté guettant l’arrivée de l’ennemi.

(8) Photo d’Audrey Paquette-Verdon – Par un heureux hasard, la composition de cette photo ressemble quelque peu à celle de la photo de Mykkaela. Il y a une masse à la gauche qui cadre l’arrière-plan et qui dirige notre regard. Ici, la «masse», c’est moi – en silhouette se découpant sur fond du havre. Nous sommes à bord du bateau et j’ai mon appareil-photo braqué sur l’île Georges qui se rapproche. L’image fait foi de la curiosité que provoque ce site normalement inaccessible.

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