Les articles de La Filière Louisiane sont publiés grâce à un partenariat entre Astheure et Les Carnets Nord/Sud, blogue de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT) de l’Université Sainte-Anne. Cette série vise à faire mieux connaître les enjeux culturels de la Louisiane francophone et à favoriser le dialogue entre Acadiens et Louisianais.
Je suis arrivé de bonne heure le matin du mardi 8 novembre pour constater que la queue serpentait déjà hors de la cantine de l’école primaire qui nous sert de lieu de scrutin dans le petit village de Duson sur la prairie cadienne, à huit kilomètres à peine de Lafayette. La file était composée majoritairement, mais pas totalement, de citoyens blancs de la classe ouvrière – des « habitants » comme on les appelle en Louisiane : des récolteurs de riz et d’écrevisses, de fèves de soja et de canne à sucre. On y trouvait aussi des caissières de dépanneurs et de supermarchés, des serveuses de petits restaurants, et aussi des soudeurs, des foreurs, des « roughnecks » et des machinistes qui forment la base de l’industrie pétrolière en Louisiane.

Cette boîte, le numéro 28 dans la paroisse de Lafayette, a donné 84% de ses votes à Donald Trump contre 13% pour Hillary Clinton. Gary Johnson, le candidat des libertariens et Jill Stein du Parti vert se sont partagé 3% des voix. En 1992, les résultats du 28e arrondissement étaient nettement différents. Bill Clinton avait pris 44% contre 38% pour George Bush, père, et 18% pour le candidat indépendant, Ross Perot. Ça fait tout un écart entre Clinton-époux et Clinton-épouse !