Le conte de deux musiques… et plus encore

Les articles de La Filière Louisiane sont publiés grâce à un partenariat entre Astheure et Les Carnets Nord/Sud, blogue de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT) de l’Université Sainte-Anne. Cette série vise à faire mieux connaître les enjeux culturels de la Louisiane francophone et à favoriser le dialogue entre Acadiens et Louisianais.


Notes de lecture – Pourquoi y a-t-il si peu d’ouvrages consacrés à la musique acadienne contemporaine ? Certes, les anthologies à l’usage des musiciens ne font guère défaut depuis les recueils des Chants d’Acadie, à partir des années 1940; plus récemment, quelques livres ont traité de formations musicales particulières, à l’instar de L’épopée 1755 (2002) de Robert Duguay. Il n’existe pas, en revanche, de survol ou de présentation de synthèse de ce qui peut s’appeler « la musique acadienne ». C’est cette lacune que vient combler Acadian Driftwood: The Roots of Acadian and Cajun Music, paru en 2014 (en anglais), de Paul-Émile Comeau.

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Ce que vaut un séjour de recherche : une dépêche de la Nouvelle-Orléans

CRÉAcT en action – Il m’arrive parfois d’affirmer que, s’il y a un endroit au monde que j’aime encore plus que l’Acadie, c’est bel et bien la Louisiane, surtout les régions traditionnellement francophones. C’est beaucoup dire! Depuis le 21 mai dernier, j’effectue un séjour de quelques semaines dans mon État natal, plus précisémement à la Nouvelle-Orléans, ponctué de quelques courtes excursions à l’extérieur de cette ville que les francophones louisianais appellent « la Ville », tout court. (Les autres villes, même grandes, s’en trouvent qualifiées de « villages ».)

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S’agit-il seulement de baigner dans ces airs de jazz qui, si souvent, m’appellent de loin, ou de déguster quelques plats favoris ? Il y a de cela, j’avoue – mais il y a plus, bien entendu, car il s’agit d’un séjour de recherche. Le but principal de ce voyage est de faire avancer un projet de livre, à paraître aux presses de The Historic New Orleans Collection. Parmi mes objectifs secondaires, c’est également une occasion de renforcer les contacts avec des partenaires et des interlocuteurs louisianais.

Le manuscrit que je prépare actuellement est un projet qui me tient à cœur. Énormément même.

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L’Université Sainte-Anne sous la loupe des chercheurs

Notes de lecture – L’un des grands plaisirs de la recherche consiste à découvrir et à lire les travaux des autres. Il s’agit non seulement de rester au courant de ce qui est en train de se faire, des contributions récentes à la compréhension d’une situation, d’un contexte ou d’une problématique, mais aussi de se laisser inspirer et interroger, intérieurement, sur ses propres réflexions. C’est notre nourriture intellectuelle.

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En ce moment je suis en train de lire deux livres qui parlent des musiques de la Louisiane : Acadian Driftwood : The Roots of Acadian and Cajun Music (Fox Music Books, 2014), de Paul-Émile Comeau, journaliste et imbattable mélomane, actuellement en lice pour le prix de Personnalité médiatique de l’année aux East Coast Music Awards, et Negotiating Difference in French Louisiana Music : Categories, Stereotypes, and Identifications (UP of Mississippi, 2015) de l’anthropologue française Sara Le Menestrel. Malgré leur thématique en commun, ces ouvrages sont très différents. Acadian Driftwood, qui se destine surtout aux amateurs de culture acadienne et de musique populaire, se présente comme une petite encyclopédie, avec bien plus de relief et de « personnalité » qu’un ouvrage de référence. J’y consacrerai bientôt un compte-rendu sur ce site. En revanche, le livre de Le Menestrel est une étude scientifique, ancrée dans des méthodes ethnographiques ; en explorant l’évolution des catégories des musiques franco-louisianaises, Negotiating Difference se doit de contribuer à l’avancement des connaissances sur les phénomènes culturels – sans que cette orientation savante nuise au plaisir que procure la lecture. J’ai également l’intention d’écrire un compte-rendu sur ce livre, à paraître dans une revue scientifique. Dans ce texte-là, je ne mentionnerai probablement pas un passage qui m’a sauté aux yeux, mais qui me semble digne d’attention.

Votre curiosité est piquée à vif, n’est-ce pas?Lire la suite »

Voyons plus clair au fond de ce gombo…

Au fil de l’histoire – Un trait culturel qui distingue les Acadiens des Cadiens, c’est la cuisine. Et, d’après mon expérience, les Acadiens apprécient énormément la gastronomie louisianaise. Cela se comprend : elle est exquise. Parmi la ribambelle de mets savoureux que mon État natal offre au monde, le gombo trône en roi. Ce potage au goût fumé est régulièrement servi lors de festivités soulignant les liens entre l’Acadie et la Louisiane. Par exemple, un étudiant de l’Université Sainte-Anne m’a raconté tout récemment que, dans le cadre du Congrès mondial acadien 2004, tenu en Nouvelle-Écosse, sa famille avait pris part à une activité où des gens d’ici ont préparé des plats traditionnels, y compris du gombo en suivant des recettes envoyées par des gens de la Louisiane. Belle initiative!

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Des gombos cuits par Ann Cockrell, Pamela Deshotels et Blake Smith qui ont eu la gentillesse de partager ces photos.

Mais s’agit-il d’un plat acadien louisianais, à proprement parler ? Remontons dans le temps pour examiner les premières mentions attestées de ce délice.Lire la suite »