L’ordre mondial face à la pandémie (Au rythme de notre monde dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse)

Note : cette chronique a été publiée simultanément sur le site du Courrier de la Nouvelle-Écosse.

Le dimanche 22 mars dernier, neuf avions Iliouchine des Forces aérospatiales russes ont atterri à l’aéroport militaire de Pratica di Mare, en Italie. En plus d’une équipe de médecins et de virologues, leur cargaison se composait de 600 ventilateurs et d’une grande quantité de masques de protection respiratoire. Les caisses de transport étaient ornées d’un message de solidarité : « De Russie, avec amour ».

L’aide offerte pour aider à endiguer la progression du SRAS-CoV-2, ou du nouveau coronavirus 2019, dans l’un des pays les plus touchés par la pandémie, n’a pas manqué de provoquer quelques froncements de sourcils. Pour plusieurs, l’intervention humanitaire de Moscou passait plutôt pour une opération de propagande, survenue d’ailleurs peu de temps après une mission chinoise.

« Nous devons être conscients qu’il existe une composante géopolitique, y compris une lutte pour l’influence et la politique de générosité », affirmait le vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, également haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (cité dans Le Monde, 25 mars 2020). Selon cette interprétation, l’action de la Russie aurait pour finalité de jeter le discrédit sur l’Union européenne, taxée d’impuissance à répondre aux besoins de ses pays membres, et du coup de rehausser le prestige du Kremlin. 

En effet, un article paru sur le site italien de l’agence de presse Sputnik, affiliée au gouvernement russe, ne s’embarrassait pas de subtilité : « La Russie est là. Et l’Union européenne? »

Que révèle cet épisode? Depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié de pandémie la situation de la COVID-19, l’actualité évolue à un rythme ahurissant. Toutefois, des questions de fond se dessinent. La crise que nous traversons risque-t-elle de susciter des transformations majeures dans l’état du monde? Ne fait-elle qu’accélérer des tendances déjà à l’œuvre? Ou bien la vie reviendra-t-elle « pareille comme avant » une fois la pandémie vaincue?Lire la suite »

«Le Nouveau-Brunswick joint l’utile à l’agréable à l’occasion du Festival international de Louisiane» (Au rythme de notre monde dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, 10 mai 2019)

Lorsqu’on parle de « joindre l’utile à l’agréable », cette locution véhicule l’idée implicite qu’il s’agit de dorer la pilule, de rendre agréable une activité obligatoire qui ne le serait pas forcément sans un ingrédient complémentaire pour en atténuer l’amertume.

Et si l’agréable était utile en soi, jusqu’au point d’accroître l’utilité de l’utile ?

C’est certainement l’impression que je retiens de ma dernière visite à Lafayette à l’occasion du Festival international de Louisiane (FIL), qui vient de se dérouler du 24 au 28 avril. S’y sont rendues plusieurs délégations des provinces Maritimes, dont une mission du Nouveau-Brunswick dirigée par l’honorable Robert Gauvin, vice-premier ministre, ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture ainsi que ministre responsable de la Francophonie.

M. Gauvin est aussi, rappelons-le, l’unique membre francophone du cabinet du gouvernement progressiste conservateur de Blaine Higgs. C’était son premier voyage en Louisiane.

Or, le FIL, c’est l’une des deux grandes manifestations culturelles à saveur francophone qui ont lieu annuellement dans la ville de Lafayette, la plaque tournante de la région de l’Acadiane. Alors que les Festivals acadiens et créoles mettent l’accent, chaque mois d’octobre, sur le patrimoine et l’expression musicale du pays, le FIL vise à créer des liens avec les cultures du monde entier. Aux côtés d’artistes du Canada et des États-Unis, la programmation de cette année proposait des groupes venus d’une vingtaine de pays, de la Suède nordique à l’Afrique du Sud.

Pour la toute première fois, il y avait un Pavillon du Nouveau-Brunswick, dans une cour extérieure jouxtant le très sympathique Wurst Biergarten, rue Jefferson. Les festivaliers pouvaient y trouver des stands de quatre partenaires de la « province pittoresque » : l’Université de Moncton, l’Association des enseignant-e-s francophones du Nouveau-Brunswick, le Congrès mondial acadien 2019 et la Commission du tourisme acadien au Canada atlantique (CTACA, qui couvre les quatre provinces de la région). La Société nationale de l’Acadie était également représentée par sa présidente, Louise Imbeault, et sa directrice générale, Véronique Mallet.Lire la suite »