Communiqué : Le professeur Clint Bruce obtient une subvention importante du CRSH pour étudier le CMA 2024

Pointe-de-l’Église (N.-É.), le 30 août 2023 – L’Université Sainte-Anne a reçu une subvention de développement de partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) pour appuyer une étude pluridisciplinaire et multisectorielle autour du Congrès mondial acadien de 2024 (CMA). Le projet intitulé Vers l’Acadie de l’avenir : enjeux et espoirs autour du Congrès mondial acadien sera mené par Clint Bruce, professeur agrégé au département des sciences humaines et directeur de l’Observatoire Nord/Sud. Une équipe se composera de 17 chercheuses et chercheurs, dont 11 proviennent de l’Université Sainte-Anne, ainsi que de 8 organisations partenaires.

D’une valeur de 198 686 $, la subvention finance le projet collaboratif de 3 ans qui débute cette année. Le but de l’initiative est d’étudier plusieurs dimensions du CMA 2024 qui se déroulera dans l’Acadie du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse à l’été 2024, majoritairement dans les municipalités de Clare et Argyle. Il s’agit de la septième édition d’un évènement quinquennal qui remonte à 1994.

«  Le Congrès mondial acadien est un évènement majeur et récurrent, le grand rendez-vous de l’Acadie. Pour notre équipe, il importe de mieux comprendre ses retombées sociales dans nos communautés locales et chez les personnes qui y participent. Voilà l’un des buts majeurs de notre projet. Ce faisant, nous chercherons à cerner les interactions entre l’identité acadienne et les autres aspects de l’identité des gens, car la vision de l’Acadie se complexifie à vive allure. Être Acadienne ou Acadien, cela peut signifier beaucoup de choses différentes, pour différentes personnes et dans différents milieux.  »

– Professeur Clint Bruce, chercheur principal

Tout en promouvant l’intensification des liens entre les partenaires, les recherches visent un objectif double, à la fois sur le plan scientifique et au niveau des retombées sociales.

Sur le plan scientifique, l’équipe pluridisciplinaire examinera l’impact social et les effets identitaires du CMA, tant au niveau local qu’à l’échelle du Canada et de la diaspora acadienne. De plus, elle se penchera sur les modèles de gouvernance et les instruments de politiques publiques mobilisés par les instances décisionnelles.

Quant aux retombées sociales, les activités de recherche et de mobilisation des connaissances seront élaborées en concertation avec les organismes partenaires de la société civile, afin d’informer leur planification stratégique et guider leurs actions sur le terrain.

«  La Société acadienne de Clare, en tant qu’organisme partenaire, est très contente de faire partie de ce projet de recherche avec tous ces experts-chercheurs. Grâce à leur travail de recherche, nous sur le terrain pourrons envisager des réponses et solutions à nos défis et nos enjeux.  »

– Natalie Robichaud, directrice générale de la Société acadienne de Clare

«  Le Conseil acadien de Par-en-Bas est ravi de participer à ce projet mené par l’Université Sainte-Anne ! En collaborant avec les chercheurs et chercheuses universitaires, ainsi qu’avec les autres partenaires du projet, nous pourrons mieux cerner les enjeux manifestes au CMA qui touchent notre région. Ces partenariats nous outilleront davantage afin d’accomplir notre mission de promouvoir l’épanouissement et le développement global de la communauté acadienne et francophone de la région d’Argyle.  »

– Gwen LeBlanc, présidente du Conseil acadien de Par-en-Bas

Plus largement, les initiatives du partenariat visent à éclairer les débats publics et les processus décisionnels sur des enjeux d’ordre socioculturel en milieu minoritaire francophone.

Ce projet de développement de partenariat explorera cinq axes thématiques :

  1. Les expériences identitaires au prisme des représentations sociales
  2. Les systèmes de gouvernances efficaces
  3. Les enjeux de l’immigration et de l’inclusion
  4. L’identité ethnolinguistique à l’ère de la société asociale
  5. Les idéologies linguistiques et analyse du discours de l’acadianité.

Le programme de recherche étendu et le haut degré d’engagement de l’Université Sainte-Anne réaffirmeront la position de l’établissement en tant que lieu d’expertise dans les questions de société en Acadie. Grâce à ce projet chapeauté par l’Observatoire Nord/Sud, les chercheuses et chercheurs de l’Université Sainte-Anne se mettront à l’avant-garde des études acadiennes, tout en collaborant avec des collègues de l’Université de Moncton et de Carleton University. 

Liste actuelle des partenaires

Chercheurs et chercheuses :

Laurence Arrighi (Université de Moncton)
Clint Bruce (Sciences humaines ; titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales)
Andrea Burke-Saulnier (Sciences de l’éducation)
James Crombie (Sciences humaines)
Arianne Des Rochers (Université de Moncton)
Louise Fontaine (Sciences administratives)
Éric Forgues (Université de Moncton)
Roger Gervais (Sciences humaines)
Malanga-Georges Liboy (Sciences de l’éducation)
Kristel Mayrand (Sciences humaines)
Judith Patouma (Sciences de l’éducation)
Christine Paulin (Université de Moncton)
Yalla Sangaré (Sciences administratives)
Stéphanie St-Pierre (Sciences humaines)
Christophe Traisnel (Université de Moncton)
Emilie Urbain (Université Carleton)
Chantal White (Études françaises)

Partenaires :

Centre acadien (Université Sainte-Anne)
Comité organisateur de Congrès mondial acadien 2024
Conseil acadien de Par-en-Bas
Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (Université de Moncton)
Observatoire Nord/Sud (Université Sainte-Anne)
Société acadienne de Clare
Société nationale de l’Acadie

À propos de la recherche à l’Université Sainte-Anne 

Fière de son caractère francophone, l’Université Sainte-Anne constitue un foyer unique en son genre pour l’apprentissage, la recherche, l’innovation et l’épanouissement en français. En effet, ancrée dans l’Acadie de la Nouvelle-Écosse, l’Université se focalise sur la création et la mobilisation de savoirs nouveaux dans une variété de domaines de pointe particulièrement pertinents pour notre époque. L’Université Sainte-Anne souhaite soutenir une culture de recherche concertée et dynamique, de façon à favoriser le rayonnement et la mise en œuvre de savoirs vitaux et novateurs, destinés à répondre aux besoins de la communauté locale, de la société acadienne et d’un monde en constante mutation. 

Pour plus d’information  

Bureau de la recherche   
Université Sainte-Anne  
Courriel : recherche@usainteanne.ca

Après la délégation acadienne en France, vers un renouveau des échanges entre les municipalités?

Cette chronique est parue dans l’édition du vendredi 17 décembre 2021 du Courrier de la Nouvelle-Écosse, sous la rubrique «Au rythme de notre monde».

L’occasion a été qualifiée d’historique, et pour cause. Le 24 novembre dernier, l’écrivaine acadienne Antonine Maillet recevait l’insigne de commandeur de la Légion d’honneur, l’une des plus hautes distinctions accordées par la République française, lors d’une visite avec le président Emmanuel Macron. Connue pour le personnage de la Sagouine et lauréate du prix Goncourt de 1979 pour son roman Pélagie-la-Charrette, Maillet continue, du haut de ses 92 ans, de faire entendre la voix de l’Acadie à travers la francophonie.

Or, la symbolique de cette consécration reflète des aspirations qui dépassent, et de loin, la seule reconnaissance de notre plus grande écrivaine. La cérémonie tenue à l’Élysée aura marqué le point culminant d’une tournée d’une importante délégation acadienne en France, menée par la Société nationale de l’Acadie et composée d’une trentaine de personnes issues de divers secteurs. Ses éventuelles retombées pourraient bénéficier grandement au dynamisme de la société acadienne.

C’est ce que l’histoire nous enseigne, d’ailleurs. Les relations France-Acadie sont entrées dans l’ère moderne lorsque le président Charles de Gaulle a accueilli quatre représentants acadiens, en janvier 1968. Il en est sorti une aide financière considérable pour le journal L’Évangéline, des échanges éducatifs et, un peu plus tard, la création des Amitiés acadiennes, organisme soutenu par la Fondation de France et le ministère des Affaires étrangères. En 1999, le 8e Sommet de la Francophonie a eu lieu à Moncton, rassemblement majeur s’il en est. Depuis 2007, une entente France-Acadie, placée sous l’égide de la SNA, encadre la coopération entre l’Acadie de l’Atlantique et la République française.

Ces acquis n’échappent pas à une certaine fragilité qui caractérise notre petite société sans État. Il n’y a pas très longtemps, le consulat général de France à Moncton risquait de tomber sous la hache des compressions budgétaires. Il a été sauvé par une levée de boucliers de part et d’autre de l’Atlantique – campagne dont le fer de lance n’était nulle autre qu’Antonine Maillet.

Le nouveau président de la SNA, Martin Théberge, appelle de ses vœux un renforcement des relations avec la France et avec la francophonie internationale. Si c’était déjà une priorité sous ses prédécesseurs, notamment Françoise Reux-Enguehard (2006-2012) et Louis Imbeault (2017-2021), la récente délégation aura peut-être insufflé un nouvel élan. D’après une déclaration de M. Théberge, le président Macron aurait l’intention, si réélu l’an prochain, de se rendre au Congrès mondial acadien 2024, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

L’un des domaines que la SNA souhaite privilégier, c’est l’intermunicipalité, c’est-à-dire la coopération internationale au niveau des villes et des collectivités locales. Il existe des réseaux de villes, comme l’Association internationale de maires francophones, ainsi que des échanges bilatéraux entre des « villes sœurs ». L’annonce de cette intention m’interpelle au plus haut point, car, depuis 2017, l’Observatoire Nord/Sud mène une enquête sur les jumelages de villes aux provinces Maritimes, où il existe environ plus d’une soixantaine d’ententes de ce type.

Selon les renseignements dont nous disposons, il y aurait une douzaine de jumelages actifs entre des municipalités des Maritimes et des communes en France, dont quatre avec la Nouvelle-Écosse et huit avec le Nouveau-Brunswick. À noter que c’est à peu près le même nombre qu’avec des municipalités en Louisiane, qui représente l’autre pôle dominant des villes-sœurs de nos communautés francophones. 

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Galerie de photos : signature d’une entente en vue du Congrès mondial acadien 2024

C’est officiel : une entente vient d’être signée entre la Société nationale de l’Acadie (SNA) et le Comité organisateur du Congrès mondial acadien (COCMA) 2024 engageant ce dernier à mener à bien la tenue du prochain grand rassemblement du peuple acadien. Celui-ci aura lieu en août 2024, dans les municipalités de Clare et d’Argyle – ou #Clargyle – dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Une deuxième entente portait spécifiquement sur les États généraux de l’Acadie, qui «rejoindront le grand public tout en proposant des réflexions de haut calibre et tournées vers l’avenir en matière de projet collectif acadien», selon le communiqué de la SNA.

Le mardi 10 mars 2020, Louise Imbeault, présidente de la SNA (et chancelière de l’Université de Moncton), était de passage dans la région de la Baie Sainte-Marie pour rencontrer à cet effet Allister Surette, président du CMA 2024 (et recteur de l’Université Sainte-Anne). La cérémonie a eu lieu dans la Galerie Trécarré, au Rendez-vous de la Baie. Étaient également présent-e-s les vice-président-e-s du CMA 2024, Natalie Robichaud et Chris Frotten, ainsi que plusieurs représentant-e-s d’autres organismes.

NOTA BENE : Les photos présentées ici peuvent être utilisées librement, à condition d’inclure l’attribution suivante – Crédit photo : Clint Bruce/CRÉAcT.

M. Clint Bruce