250 ans d’avenir : la communauté acadienne de Clare

Œil sur l’Acadie – Une communauté a beau être petite, son histoire peut être riche à l’infini. La nôtre, celle de la municipalité de Clare, à majorité francophone et acadienne (71% de francophones sur une population d’environ 8 000, selon le recensement de 2016), en est une illustration vibrante. Malgré des défis, ce coin du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, qu’on appelle aussi la région de la baie Sainte-Marie, connaît une vie culturelle et sociale animée, aspects importants de sa vitalité (disent les chercheurs), dont l’Université Sainte-Anne est l’un des foyers.

En 2018, nous célébrons 250 ans de présence acadienne ici en Clare. Cette présence permanente remonte aux années suivant la Déportation des Acadiens, qui a pris fin avec le traité de Paris en 1763. Pour marquer cette date d’une importance symbolique, des activités se dérouleront tout au long de l’année. La CRÉAcT y sera et, à l’occasion, y participera.

2018-01-18_Carte Clare Torbett
Détail d’une carte de 1819, MAP of the Province of NOVA SCOTIA Including CAPE BRETON, Prince Edwards Island AND PART OF New Brunswick, par Charles W. Torbett. Clare avait à cette époque le statut de township, ou canton, avant d’être incorporé en tant que municipalité en 1879. Le secteur de Grosses Coques correspond au cercle bleu. À remarquer: la note indiquant Settled by French Acadians. Source : NSCC W. K. Morrison Special Collection.

Hier soir le coup d’envoi a été donné. Lors d’une courte cérémonie aux bureaux de la municipalité de Clare, le préfet Ronnie LeBlanc a dévoilé un document d’une certaine importance historique : le serment d’allégeance à la couronne britannique signée par Antoine Solomon Maillet (1723- v. 1799). Originaire de Port-Royal, Maillet et sa femme Marguerite (Blanchard, v. 1735-1799) se sont installés ici au moment où plusieurs familles acadiennes venaient s’établir le long de la baie Sainte-Marie, au milieu des années 1760. Leur présence est officiellement reconnue en 1768. En 1775, lorsque Joseph Winniett esq. dresse une liste des Acadiens établis en Clare, on les retrouve à Grosses Coques – le lieu de résidence de ce chercheur – où ils recevront un octroi de 360 acres de terre. La leur est donc l’une des familles fondatrices de cette communauté.

Comment faire revivre l’histoire passionnante de ces gens qui ne cherchaient qu’à refaire leur vie après un déracinement brutal et des années d’errance? Ce défi a été confié à Anne LeBlanc, comédienne et dramaturge dont les pièces font d’habitude rire aux éclats. Hier soir, le ton était autre. Aux côtés de Patrick Duffy, qui incarnait Solomon, elle a joué le rôle de Marguerite, mère de famille confrontée à des incertitudes dans une Nouvelle-Écosse dominée par les Planters protestants. En prenant leur courage à deux mains, le couple se résout à accepter l’offre du gouvernement colonial, à la condition de prononcer le serment d’allégeance. Leur jeune fille Cécile a été incarnée par Maryse Wagner, peut-être une comédienne en herbe…

Bien au-delà de l’année 2018, ce précieux document signé par Antoine-Solomon Maillet au XVIIIe siècle, désormais affiché au siège de notre municipalité, nous rappellera qu’il y a toujours des lendemains qui se lèvent à l’horizon – mais que la volonté de résilience implique parfois des choix difficiles.

Clint Bruce

2018-01-17_Serment d'allégeance
18 janvier 2018 : le serment d’allégeance signé par Antoine-Solomon Maillet a été dévoilé par Ronnie LeBlanc, préfet de Clare, aux côtés de Stéphane Cyr, directeur général de la municipalité. Crédit photo : Clint Bruce

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