Œil sur l’Acadie – La pêche commerciale et l’industrie des fruits de mer relient la communauté acadienne de la baie Sainte-Marie aux marchés économiques mondiaux. C’est ainsi pour de nombreuses régions de la Nouvelle-Écosse et pour la province dans son ensemble. Homard, pétoncles, crabe des neiges, crevettes nordiques, flétan et aiglefin, hareng et thon… Toutes ces espèces sont pêchées dans nos eaux, transformées ici ou ailleurs et exportées un peu partout, tandis que l’aquaculture gagne de l’importance.
La qualité des fruits de mer néo-écossais leur a valu une renommée mondiale. En 2015, les exportations ont rapporté plus d’un milliard de dollars CA. Si une bonne partie de ces délices marines est destinée aux États-Unis – qui accaparent 60 % du homard d’ici – , l’Europe n’est pas en reste tandis que l’appétit de la Chine se réveille. D’ailleurs au début de l’année, le géant asiatique annonçait une baisse considérable des tarifs sur les fruits de mer provenant du Canada.
Mais la pêche, c’est bien plus que du business : c’est un mode de vie qui donne le ton à des communautés entières, c’est un savoir-faire séculaire auquel est associé un riche patrimoine immatériel et, pour les familles des pêcheurs, c’est la crainte, renouvelée d’année en année, de perdre un être cher. (La pêche trône parmi les métiers les plus dangereux, rappelle régulièrement le magazine Forbes.)
Pour toutes ces raisons, le début de la saison de pêche est une occasion spéciale. Ce matin (28 novembre 2017), la saison de la pêche au homard a été lancée dans les zones 33 et 34 du Canada atlantique ; elle durera jusqu’au mois de mai. Au quai de Meteghan, dans la municipalité francophone de Clare, le coup d’envoi a été donné à 6 heures du matin, bien avant l’aube. Avec des dizaines et des dizaines d’autres, j’y étais, pour saluer le départ de ces magnifiques homardiers et pour prendre quelques photos dont je fais part ici aux lectrices et lecteurs des Carnets Nord/Sud…
Il y a quelques années, je me suis retrouvé dans un restaurant de la ville d’Orlando, en Floride avec mes compagnons de travail à une Convention de ma compagnie. Au menu, du homard de l’État du Maine. Un de mes confrères demande à la serveuse. Is this really Maine lobster ? En souriant, elle répond:
‘Pas vraiment: It is from Nova Scotia, if you know where that is ! Tous à la table étaient néo-écossais! Nous avons eu un bon repas mais non de homard du Maine.
Donc, les américains achètent notre homard et le revendent sous leur propre étiquette!
Edouard LeBlanc
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