Doctorante en études francophones à l’Université de Louisiane à Lafayette, Rachel Doherty est récipiendaire d’une bourse de rédaction de la CRÉAcT. Dans le cadre de son stage à l’Université Sainte-Anne, qui durera jusqu’en août 2018, elle mènera ses propres recherches tout en participant aux initiatives de la Chaire et en donnant des cours. Voici quelques renseignements au sujet de cette jeune chercheuse dynamique…
Parlez-nous un peu de vos recherches. Sur quoi porte votre projet de doctorat ?
Mon projet est une étude des sorciers et des loups-garous dans la littérature et le folklore de la diaspora acadienne. Dans la littérature de la fin du XXe siècle, il y a un courant de réappropriation de ces légendes effrayantes. Plusieurs poètes en Louisiane s’identifient au loup-garou. Pour Antonine Maillet et Régis Brun, du Nouveau-Brunswick, les sorciers acadiens représentent les luttes de la marginalité. J’explore les raisons pour lesquelles ces écrivains ont voulu faire la lumière sur ces figures occultes.
Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ces thèmes ?
Tout d’abord, je me passionne pour le folklore et les histoires d’horreur ! De nos jours, la stratégie de re-caractériser le monstre est devenue un trope. On le voit partout : les X-Men, American Horror Story : Coven, même les vampires dans l’œuvre d’Anne Rice. Quand j’ai remarqué cette même tendance chez les écrivains en Acadie et en Louisiane, je voulais apprendre les motivations des auteurs ainsi qu’analyser les enjeux pour les cultures minoritaires francophones.
Pour quelles raisons avez-vous eu envie de passer une année à l’Université Sainte-Anne ?
Il y a un rapport déjà en vigueur entre l’Université de Louisiane à Lafayette et l’Université Sainte-Anne. Beaucoup d’étudiants de la Louisiane viennent à Sainte-Anne pour le programme d’immersion, et les deux universités ont des centres de recherche avec des objectifs communs. À part un renforcement des relations institutionnelles, j’ai toujours souhaité venir en Acadie. Evidemment j’ai aussi des motivations pour mon projet. J’espère faire de la recherche sur le terrain, surtout pour recueillir des contes de sorciers.
Vous êtes installée depuis peu dans la région de la baie Sainte-Marie. Quelles en sont vos premières impressions ?
La beauté des paysages m’a frappée bien sûr, mais j’ai une impression olfactive que je n’oublierai jamais : le mélange des odeurs de l’air salé et des roses sauvages. C’est divin ! J’étais aussi contente de trouver que les habitants sont très chaleureux.
Hormis vos activités de recherche, qu’est-ce qui vous aimez faire comme passetemps ?
J’adore faire des randonnées dans la nature avec ma famille. J’aime aller aux festivals de musique, visiter tous les types de musées et regarder des films d’horreur.