Quelques réflexions sur l’adhésion de la Louisiane à OIF (David Cheramie)

Les articles de La Filière Louisiane sont publiés grâce à un partenariat entre Astheure et Les Carnets Nord/Sud, blogue de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT) de l’Université Sainte-Anne. Cette série vise à faire mieux connaître les enjeux culturels de la Louisiane francophone et à favoriser le dialogue entre Acadiens et Louisianais.

La nouvelle est arrivée, comme il se doit de nos jours, dans un Tweet : «@OIFfrancophonie. Bienvenue à la #Gambie, à l’#Irlande, à la #Louisiane (É. U.) et à #Malte comme observateurs de la Francophonie! #SommetEVN2018.». Depuis que le dossier de candidature fut posé en avril, on attendait avec impatience son acceptation. Je n’avais pas de vraies craintes qu’on soit rejeté, mais comme l’histoire de la Louisiane francophone est remplie de rendez-vous manqués, l’ombre du doute planait quelque part au fond de mon esprit.

Cette annonce tant attendue a résonné en moi comme le soulagement d’une démangeaison de longue date. J’ai attendu ce moment depuis que j’ai appris le mot Francophonie et ce qu’il représentait.

Comme le hasard fait bien les choses par fois, notre candidature a été acceptée en même temps que les Festivals acadiens et créoles reconnaissaient les contributions d’un monsieur que l’histoire aurait pu oublier si ce n’était pas pour le travail de plusieurs personnes. Caesar Vincent était un simple fermier dans la paroisse de Vermillon qui gardait dans sa mémoire des dizaines et des dizaines de chansons dont certaines remontaient au Moyen-Âge. Elles ont été transmises de bouche à l’oreille pendant des siècles. Quelqu’un lui a montré ces chansons, tout comme ces gens ont appris de quelqu’un d’autre.

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David Cheramie : Le Hantage, ouvrage de souvenance de Nathan Rabalais

Les articles de La Filière Louisiane sont publiés grâce à un partenariat entre Astheure et Les Carnets Nord/Sud, blogue de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT) de l’Université Sainte-Anne. Cette série vise à faire mieux connaître les enjeux culturels de la Louisiane francophone et à favoriser le dialogue entre Acadiens et Louisianais.

Rabalais, Nathan, Le Hantage, ouvrage de souvenance, Les Cahiers du Tintamarre, Shreveport, 2017, 123 p. (Disponible sur Amazon.)

En tapant le titre de ce livre, mon correcteur automatique le souligne avec un trait rouge et crénelé signalant un affront impardonnable aux règles convenues de l’orthographie française. Ayant l’habitude de ce genre de reprise grammaticale grâce à mon penchant pour les mots et expressions en français que la France a oubliés ou n’a jamais connus, je ne l’ai pas pris comme un défaut dans mon éducation. D’ailleurs, j’ai déjà rajouté une pléthore de vocables à ce Grevisse virtuel, m’évitant ces fâcheuses rencontres avec la police de la grammaire. Néanmoins, ce mot, «hantage», m’est une nouveauté, ne le trouvant même pas dans le dictionnaire du français louisianais. Et pourtant, en le voyant sur la couverture élégante de ce somptueux volume, aux allures plus de bande dessinée ou de beau-livre que de recueil de poésie, j’ai compris instantanément son sens.

Ce hantage, comme une hantise, une pensée qui ne vous lâche pas, comme un fantôme familier qui vous accompagne depuis toujours. En guise de mise en scène dans le «Prologue en prose», Nathan Rabalais nous l’explique. On apprend que hantise, vient «d’un vieux mot norrois (heitmas) voulant dire retour à la maison». Le chemin de retour est pavé de pierres glissantes; vous risquez de trébucher presqu’à chaque pas. Le travail de la souvenance est long et laborieux, rapiéçant les diverses étoffes de la mémoire, vécues et imaginées, héritées ou fabriquées, entières ou déchirées. Un travail de réassemblage, de réunification d’une parole pensée et parlée avec une écriture semblable à un propriétaire exproprié de son juste héritage qui cherche la justice. Il affronte, par ses propres moyens, celle qui l’a déshérité, l’écriture même. Les tables sont tournées et dans un tour de tables, la boucle est bouclée.

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